6h plus tard de vol plus tard et après une courte escale à
Singapour, nous foulons enfin le sol thaïlandais. La première chose qui
m’interpelle c’est l’air inodore, fini l’odeur putride persistante de l’Inde et
les routes sont faites de bitume. Le retour à la civilisation tant
espéré ! On échange des devises et grimpons dans un bus pour partir à
l’assaut de la capitale. On déniche une guest-house à l’arrache sur la fameuse
« Khaossan Road » et trouvons un petit endroit qui ne paye pas de
mines mais qui fera l’affaire pour 2 nuits. On va pouvoir dormir à nouveau sur
un lit, ce n’est pas du luxe après un mois à dormir à même le sol.
Epuisée, je me cale
un moment pour me remettre de la nuit blanche de la veille. Ce qui me choque
tout de suite en arrivant dans ce quartier ce sont les grappes de touristes,
moi qui les fuient habituellement, je dois avouer que ça fait du bien d’en voir
aujourd’hui, ça m’aurait presque manqué. L’atmosphère est tellement cool ici,
on se sent vraiment bien, j’ai l’impression d’être à nouveau en vacances après
tant de résistance et de combat quotidien en Inde.
Khaossan Road est la rue la plus animée de Bangkok connue de tout les
backpackers, elle est jalonnée d’hostels , de boutiques en tout genre, endroit
idéal si l’on veut des contrefaçons de sacs de grande marque, des bars et des
restaurants à foison, des étals proposant brochettes de poulet, soupes, nems en
passant par les fruits et même des insectes grillés, bref de l’hébreu gustatif...le
tout baigné dans les décibels de musique commerciale poussés plein volume. Khaosan
Road est un lieu de passage où les gens ne reste pas très longtemps, en
général, juste le temps de d'organiser la prochaine étape.
Nous prenons notre premier repas thaï au restau de la guest-house, j’opte pour
un Pad Thaï dont on m’a venté les délices et je ne suis pas déçue, l’orgasme
culinaire qui n’embrase pas la bouche et pour une somme dérisoire. Je suis
ravie, je vais pouvoir reprendre quelques kilos J On arpente les rues du
quartier, il y a plein de trucs vraiment sympas qui activent dans mon cerveau
une envie soudaine de consommation. Je résiste mais craque pour des T-shirts au
design vraiment original, en plus mon sens aiguisé du marchandage a limité les
pertes matérielles. Pas fan de shopping en France, je profite toujours de mes
échappées lointaines pour faire du shopping touristique, une fois de retour au
bercail mes achats deviennent alors des bouts de voyage qui ressurgissent dans
mon quotidien. Il y a même des 7/11, great ! On ne m’avait pas menti, la
Thaïlande est très développée et occidentalisée. On essuie une grosse averse
pour rejoindre l’hostel et là on s’aperçoit que l’endroit a pris des allures de
discothèque, les amplis à fond diffusent les derniers tubes et ça ne cessera
qu’à 2h du mat. Dans un tel quartier ce genre d’ambiance était prévisible.
Le lendemain, on part découvrir le
patrimoine architectural des temples, on est très loin du pèlerinage des
temples d’Inde. Je sais je radote ne cessant de comparer ce pays avec l’Inde.
Notre visite commence par un temple
que nous trouvons un peu par hasard au détour d’une rue. On est tout de suite
fasciné par les dorures et les fins détails qui ornent le temple. Un homme nous
interpelle et nous explique qu’aujourd’hui c’est le jour du Bouddha, pour
l’occasion, d’autres temples sont ouverts, on est chanceux car ça n’a lieu
qu’une fois par an. C’est le dernier jour de la semaine du gouvernement, on
profite donc des tarifs réduits pour voir tous les monuments pour seulement 10
B/personne. Notre conducteur de Tuk-Tuk est bien plus aimable que ceux
rencontrés en Inde. Premier arrêt au temple Traimit qui abrite la statue le
Bouddha d’or, plus grande statue en or au monde, 3,3m et 5,5 tonnes, elle vaut
son pesant d’or ! Vraiment impressionnant. On fait un passage à l’office du tourisme
pour glaner toutes les infos afin d’échafauder notre itinéraire. L’employée
tente de nous refourguer un package à un prix exorbitant, on peut certainement
trouver bien meilleur marché. On reprend notre tournée des temples, l’un des
gardiens du temple nous invite à adopter la position du lotus et papoter un peu
avec lui.
Le peuple thaïlandais me plait déjà. On
fait ensuite la connaissance d’un jeune français installé ici depuis plusieurs
années avec son père, un négociant dans l’import export de bijoux et autres
pierres précieuses, apparemment c’est un marché très juteux. A l’instar de
l’Inde, notre chauffeur insiste pour nous conduire dans des boutiques où il est
commissionné, on est sympas, on sait que c’est pour nourrir sa famille alors on
joue le jeu mais on quitte la partie au bout de 4 arrêts à but purement
commercial, faut pas abuser. D’autant plus que j’ai lamentablement craqué pour
une paire de pendentifs. On enchaine les
temples et pour clore la journée on se rend au Golden temple qui abriterait les
véritables cendres de Bouddha, et contemplons le coucher du soleil.
On a beaucoup mitraillé aujourd’hui. Avant de
retourner à l’hostel, nous achetons des billets pour se rendre à Koh Samui, on
a opté pour un combo bus+ferry à un très bon tarif. Nous partirons donc demain
à 19h pour celle à la réputation paradisiaque.
Nos papilles sont à nouveau gâtées
par notre diner. On a entendu dire que la capitale était sale, polluée, chargée
de bruits assourdissants mais honnêtement, ça n’a rien à voir avec l’Inde. A
mes yeux, tout est écarlate, le mini chaos est attachant ici. Difficile de dire
à quoi ça tient, les odeurs sublimissimes de cuisine, les couleurs, la
chaleur, la nonchalance, l'or des temples qui côtoie les conditions modestes sur
certain trottoirs. Cette ville est un grand bordel mais c'est un bordel
infiniment plus humain.que l’Inde. Ici on est pas
oppressés ou vu simplement comme des vaches à fric.
Dernière nuit dans le beat
incessant de l’ambiance night club, j’ai hâte d’être enfin bercée par le bruit
du ressac.
Le lendemain est lui aussi culturel, nous rendons
visite à sa
Majesté le Palais Royal et le temple Wat Phra Kaew, emblèmes
absolus de la Thaïlande et de la royauté, qui se trouvent dans la même enceinte.
A l’entrée on m’avise qu’il est obligatoire
de porter une tenue convenable, mon débardeur n’étant visiblement pas approprié,
je suis obligée de louer une chemise à l’accueil pour cacher mes épaules.
Je pensais atteindre l’overdose de temples,
mais il faut reconnaître qu’ils valent le coup d’œil, avec une débauche de
stupas, dorures, petits édifices plus beaux les uns que les autres. Dire que nous avons été
émerveillés par la beauté et la richesse des temples de la
capitale est un euphémisme. Le problème avec les temples c'est qu'il
faudrait posséder une 10 aine de paires d'yeux pour contempler autant
de grandeur et d'esthétisme à la fois. L’architecture Thaï se mêle à
l’architecture européenne, c’est splendide. Je laisse les images parler d’elles
mêmes.
Pas très loin du Wat Kaew, se trouve le
Wat Pho, une autre merveille dont il faudrait des jours entiers pour en
apprécier la valeur en détail.
Et enfin, l'illustre
Bouddha couché de 46 mètres de long sur 15 mètres de haut. Ses pieds, incrustés
de nacre présentent les 108 états de Bouddha
Il est temps de regagner
l’hôtel pour récupérer nos sacs, j’arrive à négocier un tuk-tuk pour 80 Bahts,
au lieu de 150. Ce marchandage est devenu ludique. J’ai remarqué que plus on
payait cher la course, plus le conducteur appuyait sur le champignon. Ce n’est
pas plus mal, ils restent bien plus disciplinés que les kamikazes Indiens. Une
fois nos carapaces sur le dos, remarchandage pour rallier les quais de la
rivière. En prenant l'une
de ces navettes-bateaux publiques qui sillonnent les Klongs (canaux de la Chaya
Phraya), on gagne un temps infini par rapport aux taxis et tuk-tuk englués dans
le trafic. Ce genre de bateau dessert plusieurs quartiers le long de la
rivière, on descend (j’ai failli me retrouver dans l’eau en m’extirpant à cause
de mon sac) au terminus pour aller buller au plus grand centre commercial le
MBK, 5 étages de boutiques en tout genre, un genre de grand marché dans une fourmilière.
On profite du wifi et du rafraichissement que procure la clim’. Nous repartons
vers la gare vers 18h pour embarquer dans notre bus à destination de Samui.
Avec 30 minutes de retard, on grimpe
dans un bus bondé de touristes mais depuis l’Inde, j’ai développé une affection
pour eux, et j’arrive même à supporter des jeunes français qui ne cessent de se
plaindre et faire des blagues potaches. On quitte Bangkok que nous n’avons pas
exploré en profondeur mais une chose est sure, la visite et découverte des temples
bouddhistes m’a vraiment inspirée.