Epuisée, je me cale un moment pour me remettre de la nuit blanche de la veille. Ce qui me choque tout de suite en arrivant dans ce quartier ce sont les grappes de touristes, moi qui les fuient habituellement, je dois avouer que ça fait du bien d’en voir aujourd’hui, ça m’aurait presque manqué. L’atmosphère est tellement cool ici, on se sent vraiment bien, j’ai l’impression d’être à nouveau en vacances après tant de résistance et de combat quotidien en Inde.
Khaossan Road est la rue la plus animée de Bangkok connue de tout les backpackers, elle est jalonnée d’hostels , de boutiques en tout genre, endroit idéal si l’on veut des contrefaçons de sacs de grande marque, des bars et des restaurants à foison, des étals proposant brochettes de poulet, soupes, nems en passant par les fruits et même des insectes grillés, bref de l’hébreu gustatif...le tout baigné dans les décibels de musique commerciale poussés plein volume. Khaosan Road est un lieu de passage où les gens ne reste pas très longtemps, en général, juste le temps de d'organiser la prochaine étape.
Nous prenons notre premier repas thaï au restau de la guest-house, j’opte pour un Pad Thaï dont on m’a venté les délices et je ne suis pas déçue, l’orgasme culinaire qui n’embrase pas la bouche et pour une somme dérisoire. Je suis ravie, je vais pouvoir reprendre quelques kilos J On arpente les rues du quartier, il y a plein de trucs vraiment sympas qui activent dans mon cerveau une envie soudaine de consommation. Je résiste mais craque pour des T-shirts au design vraiment original, en plus mon sens aiguisé du marchandage a limité les pertes matérielles. Pas fan de shopping en France, je profite toujours de mes échappées lointaines pour faire du shopping touristique, une fois de retour au bercail mes achats deviennent alors des bouts de voyage qui ressurgissent dans mon quotidien. Il y a même des 7/11, great ! On ne m’avait pas menti, la Thaïlande est très développée et occidentalisée. On essuie une grosse averse pour rejoindre l’hostel et là on s’aperçoit que l’endroit a pris des allures de discothèque, les amplis à fond diffusent les derniers tubes et ça ne cessera qu’à 2h du mat. Dans un tel quartier ce genre d’ambiance était prévisible.
Le peuple thaïlandais me plait déjà. On fait ensuite la connaissance d’un jeune français installé ici depuis plusieurs années avec son père, un négociant dans l’import export de bijoux et autres pierres précieuses, apparemment c’est un marché très juteux. A l’instar de l’Inde, notre chauffeur insiste pour nous conduire dans des boutiques où il est commissionné, on est sympas, on sait que c’est pour nourrir sa famille alors on joue le jeu mais on quitte la partie au bout de 4 arrêts à but purement commercial, faut pas abuser. D’autant plus que j’ai lamentablement craqué pour une paire de pendentifs. On enchaine les temples et pour clore la journée on se rend au Golden temple qui abriterait les véritables cendres de Bouddha, et contemplons le coucher du soleil.
Nos papilles sont à nouveau gâtées par notre diner. On a entendu dire que la capitale était sale, polluée, chargée de bruits assourdissants mais honnêtement, ça n’a rien à voir avec l’Inde. A mes yeux, tout est écarlate, le mini chaos est attachant ici. Difficile de dire à quoi ça tient, les odeurs sublimissimes de cuisine, les couleurs, la chaleur, la nonchalance, l'or des temples qui côtoie les conditions modestes sur certain trottoirs. Cette ville est un grand bordel mais c'est un bordel infiniment plus humain.que l’Inde. Ici on est pas oppressés ou vu simplement comme des vaches à fric.
Et enfin, l'illustre Bouddha couché de 46 mètres de long sur 15 mètres de haut. Ses pieds, incrustés de nacre présentent les 108 états de Bouddha
Il est temps de regagner l’hôtel pour récupérer nos sacs, j’arrive à négocier un tuk-tuk pour 80 Bahts, au lieu de 150. Ce marchandage est devenu ludique. J’ai remarqué que plus on payait cher la course, plus le conducteur appuyait sur le champignon. Ce n’est pas plus mal, ils restent bien plus disciplinés que les kamikazes Indiens. Une fois nos carapaces sur le dos, remarchandage pour rallier les quais de la rivière. En prenant l'une de ces navettes-bateaux publiques qui sillonnent les Klongs (canaux de la Chaya Phraya), on gagne un temps infini par rapport aux taxis et tuk-tuk englués dans le trafic. Ce genre de bateau dessert plusieurs quartiers le long de la rivière, on descend (j’ai failli me retrouver dans l’eau en m’extirpant à cause de mon sac) au terminus pour aller buller au plus grand centre commercial le MBK, 5 étages de boutiques en tout genre, un genre de grand marché dans une fourmilière. On profite du wifi et du rafraichissement que procure la clim’. Nous repartons vers la gare vers 18h pour embarquer dans notre bus à destination de Samui. Avec 30 minutes de retard, on grimpe dans un bus bondé de touristes mais depuis l’Inde, j’ai développé une affection pour eux, et j’arrive même à supporter des jeunes français qui ne cessent de se plaindre et faire des blagues potaches. On quitte Bangkok que nous n’avons pas exploré en profondeur mais une chose est sure, la visite et découverte des temples bouddhistes m’a vraiment inspirée.
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