Bon allez, après avoir pas mal tergiversé et avoir été très influencée (elle se reconnaitra), je me décide enfin à entamer un blog .Je préviens tout de suite que ce blog ne sera pas très consistent mais plutôt un condensé de posts à l’emporte-pièce pour retranscrire de manière organisée et illustrée les notes griffonnées sur mon carnet de route. Ainsi, à travers mes pérégrinations, j'espère procurer une bouffée d'air frais et vous donner envie de larguer les amarres.

Pourquoi ce TDM ?

-Parce que lors d’un voyage en Argentine, j’ai eu la chance de rencontrer un tas de gens intéressants "tourmondistes" qui m’ont donné l’envie irrésistible de m’y essayer (il se reconnaitra).

-Parce que je vis ma vie à l'envers, ou plutôt je vis ma liberté, en toute objectivité. Puis la retraite je n'en verrais pas la couleur alors autant la savourer tant que je suis jeune, dotée d' une énergie et d'une curiosité débordantes.

"Vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie", tel est mon crédo.

-Parce que le voyage est aussi intérieur, il apporte des indices à cette quête éternelle du soi et dévoile souvent de nombreuses révélations.


Allez, hop, on charge la carapace, la maison pour les mois à venir, on n'oublie pas le sésame pour franchir les frontières, les yeux tendus vers l'horizon, c'est parti!

lundi 30 août 2010

Partie II: Kyoto, Nara, Osaka


Après un trajet de 3h à travers la campagne japonaise dont certains paysages étaient captivant avec le coucher de soleil, nous arrivons devant la très célèbre gare de Kyoto, une énorme structure d'acier et de verre mêlant les formes arrondies aux angles droits. 





A l'entrée, de petites statues rappellent que Kyoto possède un studio de films d'animation réputé, qui créa dans les années 80 de nombreux dessins animés. Malheureusement, à part Astro le petit robot, je ne retrouverais aucun des personnages dont j’étais fan étant plus jeune. 
Récemment reconstruite la gare est devenue une des visite incontournable de la ville. Elle est très moderne, très vaste et s'étale sur plusieurs étages. 
la rectitude nipponne



 


Dans la rue, nous remarquons tout de suite, le nombre de touristes important, et particulièrement des italiens. L’hostel que nous avons réservé se trouve à 2 rues de la gare, assez prés pour soulager notre dos des kilos qui ne cessent de s’accumuler avec les souvenirs. On ne regrette pas d’avoir réservé (malgré les taxes de paiement par CB) car c’est la cohue à l’accueil qui ne cesse de relayer les backpackers vers d’autres hostels. On découvre des chambres et une sdb très propres au diapason de la rigueur japonaise. Il n’y a pas vraiment d’ambiance et les gens ne sont pas très ouverts mais bon..


On s’offre une balade nocturne pour prendre quelques clichés de Kyoto, en particulier le quartier de la gare avec sa tour illuminée. Le lendemain, nous devons chercher un autre hôtel car celui-ci est complet mais on laisse quand même nos sacs pour la journée. Rémi et moi partons visiter la ville chacun de notre côté comme ça chacun peut aller à son rythme tout en suivant son propre itinéraire au gré de ses envies sans être parasité. En plus il n’y a pas plus safe que le Japon. Au programme de la journée, visite des temples. D'abord, direction le Daitoku-ji, immense complexe de temples (24 en tout). On est en saison creuse et j'ai donc pu apprécier l'ambiance des lieux historiques de Kyoto lorsque la foule est absente. Il n'y a pas à dire, que ce soit les temples ou les jardins, il faut un minimum de calme pour pouvoir en profiter.







cimetière perché












Je flâne un bon moment en ville, en me perdant dans les ruelles désertées. 






Je retrouve ensuite Rémi à la gare, et nous partons récupérer nos sac laissés à l’hostel en sachant que tous les hostels sont pleins, donc ce soir la dernière option c’est le Karaoké/internet. 
victime de la mode occidentale
J’en profite pour checker mes mails et là je découvre un mail d’un CSurfeur qui me propose de me joindre à un meeting CS ce soir en ville. Je lui explique la situation et 2 minutes après, il me répond qu’il peut nous héberger pour la nuit. C’est fou comme la vie peut offrir de belles surprises, pour une fois que je n’envoie pas de requête, c’est quelqu’un qui me contacte directement. Nous partons rejoindre Indie et les autres membres de CS près de la rivière de Sanjo. Arrivés prés du lieu,  un mec nous interpelle et vu la brève description qu’il a fait de lui dans son mail, crane rasé, allure patibulaire, d’apparence israélien et 2 tatouages en forme d’étoile, pas de doute, c’est bien notre sauveur de la nuit.  
Au départ nous étions 2 français, 2 espagnols, 1 israélien, 1 néerlandais, 2 japonais puis sont venus se joindre 1 coréen assez comique. L’ambiance est tres internationale, nous partageons de bons moments ensemble notamment avec un espagnol qui fait lui aussi un tour du monde de quelques mois. Indie donne un ton plus sérieux en nous détaillant son calvaire durant son service militaire en Israel qui l’avait transformé en vraie machine de guerre. Il est très imprégné pas son expérience à l’armée et arrive à fasciner le jeune hollandais qui reste sans voix. Pour lui, partir vivre à l’étranger s’apparentait à une véritable thérapie. Nous passons donc une très longue et bonne soirée, autour de quelques bières (très fortes), en bonne compagnie le long de la rivière illuminée par les gratte-ciels éclairés de Kyoto. Les japonais, eux, ne tenant pas l’alcool se sont lamentablement échoués sur la rive. Vers 4h nous laissons les CSurfeurs et rentrons chez Indie qui habite dans le nord à quelques stations de métro du centre ville, la japonaise qui rentre dans la même direction est très marrante surtout lorsqu’elle dénigre le schéma familial rétro du Japon où la femme doit rester à la maison à jouer la parfaite. Yoco cadrait d’ailleurs parfaitement à ce genre de profil, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être une fée du logis. Nous arrivons dans la maison d’Indie qu’il partage avec 2 autres colocs, une thaïlandaise et un singapourien, c’est plutôt  spacieux bien que nous utilisons tout l’espace de sa chambre pour pouvoir dormir à 3. Le lendemain nous partons visiter les derniers temples à voir, d’abord le magnifique pavillon entièrement recouvert d’une couche de feuilles d’or et c'est certainement l'un des lieux les plus visités de Kyoto. 










En tout cas il y avait une grosse affluence de touristes, et il faut vraiment se pendre pour pouvoir prendre des photos sans personne dessus. On part ensuite pour un lieu classé patrimoine mondial par l'UNESCO. Il est surtout connu pour son jardin de pierres mais on croise le hollandais rencontré la veille qui nous déconseille de nous y rendre vu le peu d’intérêt du lieu.
Dans le centre ville où nous assistons à un petit spectacle bon enfant dans un parc où des jeunes s’adonnent à chanter des tubes planétaires. On a même droit à la version japonaise de « Champs Elysées »  puis direction le grand parc du palais royal, après l’avoir traversé dans toute sa longueur nous essayons en vain de retrouver la maison d’Indie, on tournera dans le quartier où les maisons sont des clones pendant un bon quart d’heure avant de finalement la retrouver. Il est temps pour nous de se mettre à la recherche d’un hostel mais Indie insiste pour que l’on reste malgré les concessions qu’il doit faire afin pour partager sa chambre. Il est vraiment cool ce mec. Nous préparons le diner ensemble, passons quelques heures à écouter et s’échanger de la bonne musique puisqu’on a le même gout musicaux puis on finit la soirée en matant un film devant lequel on aura bien du mal à garder les yeux ouverts. Les nuits ont été courtes ces derniers jours alors rester en position horizontale devant un écran sans fermer les yeux relève du challenge. Le lendemain, nous quittons Indie avec plein de bons conseils pour notre prochaine destination, l’Inde. 
Direction Nara toujours dans la région du Kansai située à 1h en train au sud-est de Kyoto. Capitale du Japon jusqu'en 784, ville chargée d'histoire et de temples bouddhistes inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, c'est une ville à ne pas manquer malgré le nombre de touristes.
En arrivant à la gare, on galère un peu pour trouver des consignes et coup de bol il reste un seul grand casier, on peut enfin aller visiter les temples. Nous déjeunons dans un fast food japonais où les burgers sont faits à base de riz compacté à la place de traditionnelles tranches de pain, le tout garni de crevettes et céleris. 


C’est très bon et bien plus fin et sain que Mc Crado! Plus encore que son patrimoine culinaire, c'est la présence d'une faune inattendue qui rend Nara célèbre. En effet dans Nara les cerfs se baladent librement, non seulement dans les temples mais également dans les parcs et même jusque dans les rues! Parfois les passants se font agresser surtout ceux qui portent des Shika-sembei, les biscuits pour cerfs. 






Les cerfs sont considérés dans la religion shinto comme des animaux sacrés et protecteurs, messagers des dieux. Un excellent exemple est le film « Princesse Mononoke », où la divinité de la forêt apparaît sous les traits d'un cerf. Apres une bonne journée à marcher péniblement sous la chaleur et à enchainer les temples nous prenons un train pour Osaka.  














Une fois arrivés à Osaka, il faut traverser la gare dans toute sa longueur, épuisant. Alors que nous arpentions les rues en quête d’un hostel, nous rencontrons par hasard 2 français qui nous proposent de checker l’hostel où ils logent mais malheureusement il est plein. Néanmoins, la gérante de l’hôtel se plie en 4 pour appeler toute une liste d’hotels, finalement on aura papoter 2 bonnes heures avec nos compatriotes très sympas. C’est plutôt marrant de rencontrer des frères et sœurs voyageant ensemble, on s’est totalement retrouvés dans leur discours surtout en évoquant les disputes quotidiennes ;-) Arrivés à l’hostel, on peut enfin se reposer après cette longue journée. De plus le personnel est adorable et nous offre une énorme part de pastèque en guise de dessert. Apres une bonne nuit, on part flâner dans la ville, je m’arrête dans un mandarake espérant enfin trouver des souvenirs d’enfance de mangas mais le magasin regorge de filles à poils très exubérantes. Mais ou sont passés princesse Sarah et les robinsons suisses? A croire que je suis restée fleur bleue. 

Qui veut des sabots de biche?

On se balade pas mal dans le jardin central très agréable.





Pause diner dans un très bon resto «the new prince » puis dodo. 

Le lendemain, le ciel étant nettement plus dégagé, nous partons tôt acheter un Day Pass pour jouer les bons touristes et parcourir les principales attractions de la ville. 

Les cigales aux corps et aux cordes vocales géants





On commence par le Housing and living museum qui exhibe de magnifiques maquettes de la ville à différentes époques. Il y a même une reconstitution d’un village datant du Moyen-âge grandeur nature, dans lequel on peut se promener en costume traditionnel à travers les vielles maisons et boutiques traditionnelles japonaises. A l'époque où chez nous c'était le moyen âge, ils avaient déjà une vie saine, propre et des maisons ingénieuses. En plus, dans ce musée on peut toucher les objets. Le premier étage est consacré aux vieux jouets que l’on peut tester, le fun! C'est le musée que j'ai préféré et de loin. 



On enchaine avec le château d’Osaka dont l’architecture est vraiment très raffinée ainsi que la vue aérienne depuis la terrasse, en revanche l’intérieur est beaucoup moins intéressant à moins d’être féru d’histoire ancienne sur les samouraïs. Je n’ai pas encore développé cet intérêt pour cette tradition.

Un petit train nous conduit vers la mini-croisière sur la rivière Tombori aussi inclue dans le pass . Bon heureusement que c’était court car l’animatrice japonaise à la voix de crécelle était vraiment pathétique et la balade en bateau sans intérêt. En gros elle plébiscitait tous les lieux de shopping à chaque fois que nous passions sous un pont, le pire c’est quand elle nous a sorti «My English is very poor so I’m going to sing for you », nooo pleaaase! Ah ouais, donc c’est comme ça qu’on meuble au Japon, en poussant la chansonette. 




Résultat des courses : une pure perte de temps qui nous a fait louper la visite du musée des Sciences déjà fermé. Pas grave, on se rabat sur jardins flottants, cette dénomination reste un mystère... Ca consiste en une tour de 120m où l’on peut admirer la vue sur Osaka à 360°, et observer des bâtiments au design très moderne.. Dans le métro mes yeux ont été littéralement attirés par une affiche placardée regroupant plusieurs de mes personnages de déssins animés préférés (princesse Sarah, les Robinsons, etc..), on se doit d’aller faire un tour à cet expo. La visite est assez courte, je m’attendais à mieux, je reste un peu sur ma faim…
Et hop, re métro pour la visite de Neverland, hommage à MJ à travers cette réplique du portail de la demeure du roi de la pop. 

Encore une fois, nous avons la chance de balayer du regard la ville dans toute son étendue. 

 
Pour clore notre visite, on saute dans une cabine de la plus grande roue du Japon, là encore on a une vue panoramique sur le centre de la ville avec le coucher de soleil. Modernité oblige, dans la cabine il y a un socle/adaptateur pour ipod, trop forts ces japonais, on peut apprécier la vue en écoutant sa playlist.  


Allez on grimpe au sommet d’une dernière tour, celle de l’exposition universelle pour une vue d’Osaka by night. 

Finalement on aura reluqué la ville sous toutes ses coutures et toutes ses lumières, le pass a été bien rentabilisé. Éreintés par cette journée au pas de course, je dois l’avouer, on s’offre un diner pantagruélique, on ressort ra-ssa-siés. 

Le lendemain nous passons la journée à flâner dans les rues avant de rejoindre l’aéroport où nous passerons la nuit, notre vol vers Mumbai décolle tôt le lendemain. L'aéroport, construit récemment, se situe sur une ile artificielle à quelques kilomètres d'Osaka. Rien que le pont pour y accéder et la vue de l'aéroport sur l'eau vaut le détour. Nous prenons notre dernier repas japonais et une dernière glacé au thé vert, snif, fini la gastronomie japonaise qui aura ravi nos palais pendant 2 semaines. A minuit l’aéroport se vide, il n’y a plus personne à part les gars de la sécurité, j’avais encore jamais vu ça. On hésite avant de s’allonger sur les sièges (sans séparation, c’est agréable !) mais on nous explique qu’il n’y a pas de problèmes et qu’ils vont éteindre les lumières. Réveil violent à 5h30 par la musique des haut-parleurs puis au moment d’enregistrer nos bagages, on nous demande de remplir un document signalant que nos papiers sont irréguliers parce que nous avons mis des tampons japonais sur la page du tampon d’entrée au Japon, pfff. Bon j’avoue que ça fait pas super sérieux d’avoir des dessins enfantins de chiens. Ouf, ça passe quand même. Voilà, il est temps de quitter le pays du soleil levant dépaysant et exotique. Cette visite aura été très instructive vis-à-vis de la religion au Japon et de l'ambiance qu'elle suscite. Contrairement à l'atmosphère oppressante des églises d’Europe (pauvre homme crucifié partout, tableaux et vitraux représentant les tourments subis en enfer, orgue style Dracula, ...), les temples, qu'ils soient shinto ou bouddhistes, ont tout pour mettre à l'aise et calmer l'esprit. Une mention particulière pour les jardins zen qui sont le top du top du bien-être et de l'agencement dans le bon goût. Réussir à susciter la paix de l'âme avec 15 gros cailloux, il faut quand même le faire.
Cet aspect va de pair avec la tolérance (ou plutôt l'indifférence) entre les deux grandes religions. Indifférence qui fait que la plupart des Japonais sont à la fois bouddhistes et shintoïstes, ou plutôt aucun des deux en réalité : si la religion reste présente dans la culture japonaise, elle relève plus du folklore et de la tradition que d'une réelle conviction. Les Japonais ne sont pas dupes et s'adonnent à l'une et l'autre, comme s'il s'agissait de simples superstitions. On utilise l'expression "croyant mais non pratiquant" en Europe, ici ce serait plutôt le contraire : "pratiquant mais pas croyant". Là encore, quand on a seulement connu les religions monothéistes, ça dépayse pas mal. Au final on aura vu beaucoup de bâtiments, mais peu parlé avec l'autochtone. C'est vraiment dommage, mais j'essaierais de rattraper ça lors de ma prochaine visite dans la région. Prochaine étape l’Inde!

toujours admirative de la finesse de la reproduction au fimo
le genre d’attention que j’affectionne


comme au pont des Arts