Bon allez, après avoir pas mal tergiversé et avoir été très influencée (elle se reconnaitra), je me décide enfin à entamer un blog .Je préviens tout de suite que ce blog ne sera pas très consistent mais plutôt un condensé de posts à l’emporte-pièce pour retranscrire de manière organisée et illustrée les notes griffonnées sur mon carnet de route. Ainsi, à travers mes pérégrinations, j'espère procurer une bouffée d'air frais et vous donner envie de larguer les amarres.

Pourquoi ce TDM ?

-Parce que lors d’un voyage en Argentine, j’ai eu la chance de rencontrer un tas de gens intéressants "tourmondistes" qui m’ont donné l’envie irrésistible de m’y essayer (il se reconnaitra).

-Parce que je vis ma vie à l'envers, ou plutôt je vis ma liberté, en toute objectivité. Puis la retraite je n'en verrais pas la couleur alors autant la savourer tant que je suis jeune, dotée d' une énergie et d'une curiosité débordantes.

"Vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie", tel est mon crédo.

-Parce que le voyage est aussi intérieur, il apporte des indices à cette quête éternelle du soi et dévoile souvent de nombreuses révélations.


Allez, hop, on charge la carapace, la maison pour les mois à venir, on n'oublie pas le sésame pour franchir les frontières, les yeux tendus vers l'horizon, c'est parti!

mercredi 11 août 2010

Chapitre II : sous les latitudes asiatiques Partie I : Tokyo, Yokohama, Nagoya



Partie I : Tokyo, Yokohama, Nagoya  
Apres une escale de 4h à LA, on s’envole enfin vers le pays du soleil levant. A bord du vol opéré par Singapour Airlines, notre première approche de la cuisine japonaise laisse promettre à notre palet quelques moments de plaisir. 11h de vol plus tard, nous atterrissons enfin sur  le sol tokyoïte dans la soirée mais n’ayant pas trouvé d’hôtes et les quelques hôtels abordables ayant été pris d’assaut, ce soir ce sera système D: nuit à l’aéroport. 1ere chose atypique, les toilettes très sophistiquées, avec de la musique qui joue des sons de chasses d’eau, assez spécial mais comme il est impolis de faire du bruit en urinant, c’est un bon moyen de contourner le problème.
Après avoir sillonné les recoins de l’aéroport, je parviens à trouver du wifi et à réserver une chambre pour le lendemain à un prix (68€/nuit)  bien au dessus du budget qu’on s’est fixé mais nous n’avons pas le choix. La nuit à l’aéroport s’avère moins facile que dans les autres aéroports, les mecs de la sécurité sont assez suspicieux et nous ainsi que les quelques personnes amenées aussi à squatter les lieux pour prendre un vol très matinal, devrons montrer notre passeport pas moins de 3 fois. On tape la discut’ à 2 américaines dont le vol a été annulé avant de trouver enfin le sommeil. Par contre je dois dire que j’ai beaucoup apprécié le fait qu’ils éteignent les lumières, c’était très calme, aucun passage de machine de nettoyage au bruit strident et détail important des sièges sans séparation. Je commence déjà à apprécier le Japon. Debout à 7h, première mission: échanger de l’argent ensuite prendre un p’tit déj et enfin après 2 nuits pas très confortables (sans compter celles passées sur le sol de notre dernier hôte à NYC), on s’offre 10 min dans un fauteuil massant. 
le Mc Do nippon
Il est temps de partir enfin vers le centre de la capitale où nous passerons 4 jours. Le trajet en train est un vrai retour vers notre enfance, j’ai l’impression de me retrouver dans un de ces dessins animés japonais que j’avais l’habitude de regarder étant petite, les résidences, les vélos bien rangés du coup je ne suis pas étonnée, je me sens comme en terrain connu. J’ai des images de « Lucile amour et Rock’n Roll » qui me reviennent soudainement à l’esprit et je réalise que toute mon enfance infusait dans la culture japonaise à coup de doses quotidiennes de dessins animés. 

Arrivés à l’hôtel dans le quartier de Ueno, nous découvrons une chambre style japonais, lit futon, yukata (kimono légers et informels), bouilloire et matcha (the vert en poudre), sandales et rasoirs voila de quoi se compose notre chambre petit format où nous avons à peine la place de disposer nos fardeaux. Ceci dit c’est très propre et cosy. 



Epuisés mais en même temps excités à l’idée de découvrir la ville, on trouve l’énergie pour aller explorer Tokyo de suite. L’air est très chaud et humide, on frise les 40°C. Nous optons pour un Day-Pass sur les grandes lignes de métro que nous comptons bien rentabiliser, sinon pour les bus et le métro, on paye par rapport à la distance parcourue, système assez juste finalement.
Le métro (ou Densha) est très propre et moderne, il y a même des wagons roses réservés aux femmes qui sont souvent victimes des mains baladeuses dans le métro bondé. Le sport national dans le densha est la sieste, courbé en avant, laissez votre tête tombée comme pour toucher votre poitrine avec votre menton. J’avoue avoir aussi adopté l’attitude à certain moments. Celui qui a le plus la classe dans le train, c’est le conducteur, costume qui tombe parfaitement et les gants blancs. On reconnait là le gout des japonais pour l’uniforme. Une autre chose assez marrante : les japonais mettent des couvres livres lorsqu’ils lisent dans le métro. 
1er arrêt: les jardins impériaux avec ses arbres magnifiques aux formes atypiques et la pelouse qui prend des tons vert fluo. 




On a déjà pu observer les pauses typiques des japonaises avec les 2 doigts n’est pas une caricature, ils font vraiment ça !
Pause déjeuner dans un petit resto modeste d’une rue peu fréquentée afin de gouter à la cuisine locale. 
Sans surprise, on arrivera à se faire comprendre qu’au moyen du langage des signes. Il faut dire qu’il y a peu d’anglophones ici et je dois avouer qu’il n’est pas facile de comprendre leur anglais. Une fois ce très bon repas avalé, nous partons digérer en se perdant dans les petites rues épargnées des touristes, on se sent vraiment en immersion dans la culture japonaise, tout est nouveau et tellement différent de l’Occident. 


Les japonais conduisent des « cubes roulant », comme dans « Professeur Lump », les taxis eux par contre sont similaires aux taxis américains. 
Les portes s’ouvrent automatiquement, il vaut mieux ne pas l’ouvrir soi même au risque de se la prendre dans le ventre et ne pas passer trop près sur les trottoirs des fois que la porte s’ouvrirait. On se dirige vers la tour de Tokyo, une sorte de réplique bicolore de la Tour Eiffel mais ça ne se compare pas. 
On se rend ensuite au Tsukiji Hongan-ji Temple, à l’intérieur, l’atmosphère est très sereine, on assiste à une messe bouddhiste, l’ambiance zen garantie, c'est moins chiant que la messe chrétienne et au moins on n'y menace personne d'aller cramer en enfer..




Lessivés, on rentre enfin à l’hôtel vers 18h où je m’écraserais littéralement sur le futon. Réveillée à 1h, plutôt fraiche, je ne me rendormirais pas avant 8h du mat’, ce décalage horaire est terrible. N’ayant réservé qu’une seule nuit et l’hôtel étant complet la nuit prochaine en raison du festival des feux d’artifices, nous laissons nos bagages à l’hôtel. Nous partons nous promener dans le même quartier, notamment du côté du marché.

Vive le recyclage!
et dans le quartier d’Asakusa sur la grande place où se concentrent plusieurs pagodes, sanctuaires et temples bouddhistes dont le temple Senso-ji, le plus ancien de Tokyo, avec ses portes monumentales, c’est magnifique malgré la horde de touristes qui s’agglutinent dans les monuments. Il viennent faire des offrandes afin d’accéder à leurs intentions les plus nobles. 



Un truc étonnant c’est la taille des corbeaux, ils sont énormes, ils doivent bien faire trois fois la taille des corbeaux français. Par contre le temps est toujours aussi lourd et je peine à marcher plus de 10 minutes sans faire une halte.
On s’accorde une pause déjeuner dans un restau traditionnel et c’est juste un délice pour les papilles. 

Yummy!!
3h plus tard nous sommes de retour à l’hôtel pour récupérer nos bagages et là coup de chance, le réceptionniste nous annonce qu’une chambre vient de se libérer, c’est parfait, nous n’auront pas a faire la tournée des hôtels lestés de notre carapace. Nous partons vers le centre ville, montons au 47ème étage (avec ascenseur) des tours jumelles est et ouest de la mairie pour observer la vue panoramique sur la ville dont on peut apprécier l’étendue. 





Nous enchainons avec un autre parc où nous avons la bonne surprise d’apercevoir un couple de mariés au cours de la cérémonie, ambiance très solennelle.

De là, on se rend vers le quartier le plus animé de Tokyo, Shibuya, THE quartier branchouille, une sorte de Times Square à la japonaise. Des tas d’écrans géants illuminés, de magasins d’électronique, sex shops, etc…





 
 
C’est une vraie fourmilière et c’est impressionnant de voir le flux de personnes se croisant aux passages piétons, d’ailleurs il parait que ce sont les plus grands au monde. Le grand événement de ce soir pour les locaux, c’est le feu d’artifice. Nous sommes en plein été et c'est donc la période des matsuris et des hanabis (littéralement "fleurs de feu"). Plein de feux d'artifices à voir un peu partout, avant de traverser des rues bondées et s'asseoir sur un sol bondé pour observer le spectacle. Un feu d'artifice au Japon, c'est un peu comme on pourrait le raconter dans une histoire drôle : toutes les 10 secondes une fusée part, explose, et tout le monde fait "ooooh" en même temps. 
La rue principale d’où l’on peut observer les feux est vraiment bondée et la vue est plus que limitée par les immeubles, la police ayant bloqué l’accès aux rues environnantes, nous ne restons pas très longtemps. Les Japonais assistent aux Hanabis pour soi-disant se détendre, mais il n'en reste pas moins qu'y arriver, et surtout en repartir relève du challenge! 
un mix de blue et excentricité  croisé dans la bouche de métro
Exténuée j’abandonne Rémi qui repart voir la tour de nuit et m’écroule sur le lit et m’endort instantanément comme toujours depuis le début de ce voyage. 



Le lendemain nous quittons l’hôtel, vrai gouffre financier, pour déposer notre attirail dans les consignes d’une station de métro de Shinjuku. On part marcher un bon moment sur les quais d’où l’on peut admirer la ville. La chaleur est toujours aussi pesante. Petite pause déjeuner dans un restau d’une petite rue épargnée des touristes. Les serveurs ne parlent pas un mot d’anglais et on réalise qu’il faut cuisiner soit même le repas sur la grande plaque chauffante intégrée dans la table. 




On reste un peu perplexes, étant complètement novices dans la préparation des mets japonais, on demande de l’assistance et là  j’ai vraiment cru revoir un épisode de dessin animé japonais, très bon moment! Le ventre bien rempli, nous partons visiter le grand jardin japonais de Tokyo où l’on a pu découvrir des espèces d’arbres encore jamais rencontrées. Ce parc est aussi l’endroit idéal pour trouver un peu d’ombre et la musique qu’ils diffusent dans tout le parc nous plonge dans un bain de détente. Ce jardin illustre encore la beauté des jardins Japonais dans un cadre très "luxe, calme et volupté". Mais à force de voir des belles choses pendant 3 jours, on finit même par s'en lasser!






Retour vers le quartier de Shibuya et de nuit c’est encore plus impressionnant, beaucoup plus animé. Ce qui est aussi fascinant de voir dans ce quartier c’est la manière dont s’habillent les gens, c’est un vrai défilé de tout ce qu’il y a de plus diversifié, en particulier les filles qui portent souvent des tenues vulgaires ou du genre soubrette dévergondée.






En se promenant dans les petites rues de ce quartier, on trouve beaucoup de love hôtel. C'est un hôtel à thème où les couples légitimes ou illégitimes se rendent pour avoir une totale intimité et passer un bon moment. Il faut savoir qu’au japon les murs sont aussi épais que du papier cigarette, bref on entend tout. En plus, les enfants sont chouchoutés, les parents agencent plusieurs lits cote a cote, la mère dort à une extrémité, les enfants au milieu et le père a l'autre bout, vers la porte car souvent il part travailler tôt le matin. Donc question intimité du couple, peut mieux faire. Ces hôtels ouvrent l'apres midi et vous pouvez louer une chambre à l'heure, et le soir vous pouvez y passer la nuit. 



 
























Pour diner, on opte pour Subway très curieux de savoir à quoi ressemble le Veggie Delight à l’avocat et aux crevettes qui s’avèrent très bon, pour autant on préfère quand même la cuisine traditionnelle japonaise. 

Il est temps de trouver notre toit pour ce soir, un cybercafé/karaoké! Une fois le lieu trouvé, nous réservons un box pour 7h (15€ seulement) et partons chercher nos affaires à la station de métro mais nous mettrons plus d’1h à vadrouiller dans la mauvaise station pour les récupérer car Rémi était persuadé de les avoir laissé dans une certaine station avant que je le persuade de suivre mon instinct. 
 on a croisé la voiture de Nicky Larson
Finalement on est enfin de retour au cyber vers 22h.
On est dans des box individuel avec ordi, TV et consoles de jeux.
Les fauteuils ou banquettes sont super confortables à tel point qu’on peut y passer la nuit. Les manga sont consultables a volonté et les boissons (thé,cafe,soda...) ou même soft ice cream sont en libre service et gratuites ainsi que les douches et WC. Il parait que certains étudiants n'ayant pas les moyens de prendre un appartement vivent dans les cybercafés. C’est aussi un moyen pour les ados de passer une nuit à un prix loin de la promiscuité du foyer familial. En tout cas c'est tout confort, enfin je me plains pas, j’ai plutôt bien dormi, en revanche ce n’est pas le cas pour Rémi qui n’a pas pu étendre ses jambes entièrement, bah oui les box sont au format japonais. Nous quittons notre chambre très virtuelle à 7h pour prendre un train pour Yokohamma. Nous découvrons la facette matinale de Shibuya, c’est étrangement calme par rapport à la nuit dernière. Apres 1h passée dans un train bondé, nous arrivons à yokohamma. Nous déposons nos sacs dans des consignes en prenant soin de bien repérer l’aile de la gare. Un peu d’histoire sur Yokohama, en 1858 la signature du traité de commerce américano-nippon ont mis fin à 300 ans de fermeture quasi-totale du Japon sur l'extérieur, déclenchée par une volonté un peu trop affichée des occidentaux et de leurs missionnaires à vouloir transformer l'archipel en colonie. Pendant 300 ans, le Japon vivait replié sur lui-même.
La réouverture fût difficile et causa une guerre civile qui déchira le pays. Mais le Japon devait se rendre à l'évidence : le repli l'avait peut-être sauvé d'une éventuelle colonisation, mais il l'avait également condamné à rester sous un modèle de société féodale, alors que toutes les grandes nations mondiales étaient déjà industrialisées et disposaient d'armées puissantes et modernes. Il fallait vite rattraper ce retard.
Le Japon de l'ère Meiji multiplia alors les échanges culturels avec l'extérieur, et particulièrement avec les pays occidentaux dont il voulait acquérir le modèle industriel et militaire. Des étudiants Japonais furent envoyés dans le monde occidental, et de nombreux occidentaux furent invités au Japon - chose qui était impensable à peine quelques années auparavant, tout étranger pénétrant dans le pays étant alors puni de mort immédiate!
Yokohama, en tant que grand port et grande ville, reçut nombre de ses hôtes venus de très loin. Nous marchons un long moment avant d’atteindre le port où l’on peut observer la structure imposante d’un bateau en bois verni. 


Au bout du pont pédestre se trouve un centre commercial assez sympa avec notamment un magasin de figurines et d’objets très originaux, je ne résiste pas à me laisser tenter mais je me limite quand même au risque de flinguer le budget. A part ça on trouve entre autres un magasin de crocs (dont les japonais raffolent) et un pet shop, magasin de vêtements et accessoires pour animaux de compagnie, que certains imposent à leur chien.  
Nous repartons vers le centre-ville pour déjeuner et notamment le quartier chinois où pour le coup le dépaysement est véritable, on se croirait vraiment en Chine avec tous les temples aux portes impressionnantes ornées de magnifiques détails. Je laisse parler les photos.  

 
Vive le recyclage!









On s’arrete déjeuner et avalons de bons Dim Sum. Ce qui continue à nous fasciner c’est la finesse avec laquelle les plats culinaires sont reproduits, de raies œuvres d’art, on se laisserait tentés à les dévorer. 






Il fait tellement chaud que nous partons trouver un coin d’ombre dans un parc, c’est salvateur. La chaleur écrasante nous fait d’ailleurs renoncer à poursuivre notre marche a travers la ville que nous avons déjà bien exploré. 
un peu d’architecture occidentale au milieu de nulle part
 



Nous repartons vers Tokyo car nous devons prendre un bus pour se rendre dans la petite ville de montagne, Kawagushiko afin de prendre un autre bus pour la 5eme station, point de départ pour l’ascension du Mont-Fuji. On avale un diner rapide dans un resto italien, on rajoute à ça un cornet de frites, on sait de tout manière que ce sera vite consumé. Devant le bus, nous faisons connaissance avec un texan qui lui aussi souhaite réaliser le rêve d’atteindre le sommet du symbole nippon, à l’inverse de nous il attaquera la montée que le lendemain. Apres 2h de bus, on enchaine avec un autre bus (1h) et à 22h nous voila enfin à la 5eme station prêt pour un périple pédestre de 6h. 




 c’est parti pour une nuit blanche dans l’effort


Enfin prêt peut être, mais pas préparés, comme lors de l’ascension du Mont-blanc mais il existe des choses que l'on se dit devoir faire au moins une fois dans sa vie et gravir le Mont Fuji était sur ma liste! Alors il n'était plus question de reculer. En plus ’ascension du mont en lui même ne peut se faire que pendant une courte période dans l’année jusqu’à la fin Aout dons on est vraiment au bon endroit au bon moment. Dès le début de la marche, nous sommes sous une canopée d’étoiles d’où l’on peut admirer des constellations jamais aperçues auparavant. La quasi pleine lune est magnifique, et offre un phare sur le spectacle grandiose qu'est la nappe de nuages recouvrant la vallée... en fait le reste du monde, tant ça semble s'étendre jusqu'à l'horizon ! Le temps est juste parfait, on est en T-shirt, le dénivelé est quasiment inexistant, c’est un volcan après tout et ce n’est pas la cohue. Au bout de 15 min, on aperçoit toute une lignée de frontales et là on se dit que c’est le début de la galère car il va falloir doubler tout ce monde et user de malice pour se frayer un chemin sur le coté. Pas évident lorsque l’on doit enjamber des rochers mouillés, car en plus on essuie notre première averse, ou plutôt une vraie douche! Nous enchainons les pauses aux différents paliers où se trouvent les refuges au fur et à mesure que nous montons en altitude. 




 
Les gens, de toute âge et même des septuagénaires réalisant le rêve de tout japonais d’atteindre le sommet du volcan, avancent extrêmement lentement et forment des bouchons innommables qui cassent notre rythme, rajouté à ça, la pluie qui s’abat par intermittences et le manque de sommeil qui est d’autant plus présent avec l’altitude croissante, on craque et demandons à dormir pendant 1h dans un refuge (5€/h). Malheureusement, on essuiera un refus car ils n’acceptent que les gens ayant réservé, le pire c’est qu’ils refusent aussi qu’on s’abrite dehors 5 minutes sous le peu de toit qui dépasse du refuge, vraiment pas cool! On a pas le choix, il faut tenir jusqu’au bout, nous repoussons nos limites au max, mon ipod est à fond pour me garder éveillée et je croise les doigts pour ne pas trébucher, en même temps je sais que je ne risque pas de dévaler engoncée dans cette masse humaine. Les dernières centaines de mètres sont les plus épuisants car les gens sont carrément arrêtés, je vois le soleil qui commence à pointer son nez à l’horizon, je puise dans mes dernières réserves et accélère le pas pour sortir du sentier bien que ce soit très glissant et dépasser la foule. A 4h20 nous atteignons enfin le sommet. 3875m, au dessus des nuages avec un lever de soleil qui efface pendant quelques minutes les efforts déployés, je ne peux m’empêcher de comparer avec le lever du soleil sur le toit de l’Europe que j’avais tant admiré 4 ans plus tôt, celui-ci est tout aussi magique. Un autre rêve concrétisé. 












Le sommet se résume quant à lui à un cratère, des cailloux, et des distributeurs de boissons hors de prix, on s’effondre littéralement sur une banquette dans le resto surpeuplé, on dort pendant 20 minutes et il est déjà temps d’attaquer la descente...aux enfers. Le chemin de la descente est vraiment horrible. Les pieds s'enfoncent dans le mélange pierre-sable, se tordent, heureusement que j’avais mes chaussures de rando, ce qui n’était pas le cas de tout le monde. D’ailleurs on assistait à une flopée de chutes qui s’enchainaient.  Finalement on arrive enfin à la 5eme station, les genoux en compote et avec une belle averse, à 10 minutes prés on l’aurait évité.






Nous retrouvons l’américain de la veille qui est sur le point d’entamer son ascension sous la pluie, je le plains. Nous devons encore patienter 1h avant que le bus nous ramenant à Kawaguchiko arrive. Je suis épuisée, je crois que je me suis jamais sentie aussi exténuee de ma vie, je pourrais dormir n’importe où, à tel point qu’une fois à bord du bus hyper bondé, je m’affale sur le sol et tombe dans un sommeil profond. J’étais à bout. Nous arrivons enfin âpres 1 bonne heure, réservons un hostel, récupérons nos sacs des consignes, allons déjeuner pour refaire le stock d’énergie, passage à la douche et enfin crash direct sur nos lits. Il est 13h et nous dormirons jusqu’à 5h le lendemain, et là en ouvrant la fenêtre le voila enfin, le majestueux volcan nippon qui ose enfin se montrer alors qu’après 7h, déjà  enfoui sous les nuages. 


Un bonus de plus qui gravera dans ma mémoire l’expérience inoubliable de la veille. Tout le monde dort encore, on en profite pour se ruer sur les ordis connectés de la salle commune et déconner un peu en adoptant la tenue locale puis après un bon p’tit déj, nous partons prendre notre bus pour Gotenba.




En attendant le bus, 2 petites japonaises insisteront pour nous faire participer à une interview en nous filmant et en nous posant plein de petites questions dont la fameuse « quel est ton Pokemon préféré ? », elles étaient toutes fières. Le trajet en bus n’est pas des plus tranquilles, la route est sinueuse et le chauffeur n’adapte pas une conduite approprié, mon estomac s’accroche tant bien que mal. Arrivés à Gotenba, on achète un billet de train pour Nagoya qu’on rejoindra dans la soirée et en attendant partons visiter la ville. 

Mr Propre se dope à la Nicotine, c’est marrant qu’ils n’aient pas pris un autochtone..
On part déjeuner dans un resto où absolument personne ne parle anglais, pour changer,  puis marchons quelques km sous un soleil de plomb afin de rejoindre un magnifique temple bouddhiste qui abrite soit disant les restes de la vraie statue de Bouddha en Inde. Le jardin est très agréable et nous profitons pleinement du lieu. 




Il est temps de rentrer prendre notre train pour Nagoya, j’appelle Yoco, seule CSurfeuse ayant répondu positivement à mes requêtes depuis que nous sommes au Japon. Elle est très sympa et prépose de nous accueillir ce soir, soit dans quelques heures. Comme d’habitude, le train est d’une ponctualité déconcertante, très propre et confortable. Plusieurs étudiants font leurs devoirs dans le train, on en a vu descendre après 2h de trajet, dire qu’ils font ça tous les jours. Le seul hic c’est que nous avons 3 changements et arrivons enfin vers 23h30 pour apprendre qu’il n’y a plus de bus après 22h30. J’appelle Yoco pour la prévenir, un peu embarrassée vu l’heure puis sautons dans un taxi pour la rejoindre. Le chauffeur ne parle pas un mot d’anglais mais il est adorable et se plie en 4 pour demander aux gens l’adresse qu’on lui a donné en anglais. Une fois les présentations faites, Yoco nous conduit à son appart. Nous découvrons au 11ème étage avec ascenseur le nid de Yoco, son mari et leur bébé ! L’appartement n’étant pas très grand, nous dormirons sur un matelas installé dans le salon spécialement pour nous. Nous discutons un petit moment avec Yoco mais comme il est tard et qu’elle doit se lever à 6h le lendemain pour préparer le p’tit dej de son mari, nous la laissons dormir et faisons de même. A notre réveil un p’tit déj copieux et sain nous attend sur la table. C’est incroyable! 
un délice
so cute
Ca fait du bien de partager à nouveau la vie des locaux, il faut dire que depuis que nous sommes au Japon, nous n’avons pas encore eu l’occasion de passer du temps avec les autochtones, et ça commence à vraiment nous manque, on a l’impression de passer a coté de quelque chose. Pourquoi le CS est plus compliqué au Japon ? Hmm, d’une part les appartements sont minuscules, de vraies cages à lapin, donc héberger 2 personnes n’est pas envisageable. D’autre part, ce n’est pas vraiment dan la culture d’héberger des inconnus. 
les cages à lapin
Yoco est vraiment adorable et se plie en 4 pour nous aider et annule notre réservation d’hôtel puisqu’elle se propose de nous héberger une nuit de plus. Nous commençons notre visite de la ville, d’abord la gare puis le château de Nagoya, magnifique relique du passé reconstruite en 1959 après un incendie. La visite est épuisante sous le soleil cuisant. De là nous partons arpenter les petites ruelles où l’on peut apercevoir les petites maisons traditionnelles allongées de l'époque. Quand les maisons se sont construites, il y avait une taxe qui dépendait de la longueur de la façade, c'est pourquoi les maisons sont très fines et allongées. 
 une pointe d’Occident





On reprend ensuite le métro pour se rendre dans le quartier d’Osu où l’on peut parcourir des km de boutiques allant du kimono traditionnel au dernier produit High Tech. On tombe d’ailleurs sur un magasin, sorte d’antique de tous les trucs qu’on pouvait trouver dans les années 80-90 du genre cartes à collectionner, figurines…de vraies madeleines de Proust pour nous, j’aurais pu y passer des heures. Je goute à une spécialité japonaise faite de pate sucrée enrobée de feuilles de chêne, pas très gouteux mais pas degueu non plus. 









pas tres ragoutant



On trouve ces distributeurs de boissons un peu partout en plein milieu des rues
Epuisés, nous rentrons chez notre petite famille. En arrivant nous découvrons le diner déjà prêt sur la table et notamment tout l’attirail pour faire des sushis. Son mari rentre du boulot et passe directement à la douche, oui Yoco semble avoir une obsession avec ça et nous demande de prendre une douche à chaque fois qu’on franchit le pas de la porte. On ne sait pas trop comment le prendre, probablement un trait de la culture japonaise. On passe une très bonne soirée autour d’un bon repas traditionnel en compagnie de notre petite famille japonaise.




Le lendemain nous continuons notre visite de la ville. Dès que l’on franchit le pas de la porte, nos oreilles sont alors victimes des décibels du chant assourdissant de milliers de grillons locaux sont aussi grands que la main. On comprend maintenant pourquoi ils sont 10 fois plus bruyants qu'en France. Je suis même contrainte de me parer de boulquies. Nous partons rejoindre des amis de Yoco dont une vit en Malaisie, on en profite pour glaner de bons conseils et déjeunons ensemble dans un resto plutôt sympa. D’ailleurs dans les restos japonais, on apporte l’addition avec les plats ce qui est assez pratique finalement. Nous disons au revoir à notre super hôte Yoco et ses amies car nous avons un bus à prendre, direction Kyoto. 







Sur la route vers Kyoto

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