Après un
trajet de 3h à travers la campagne japonaise dont certains paysages étaient
captivant avec le coucher de soleil, nous arrivons devant la très célèbre gare
de Kyoto, une énorme structure d'acier et de verre mêlant les formes
arrondies aux angles droits.
A l'entrée, de petites statues rappellent que Kyoto possède un studio de films
d'animation réputé, qui créa dans les années 80 de nombreux dessins animés.
Malheureusement, à part Astro le petit robot, je ne retrouverais aucun des
personnages dont j’étais fan étant plus jeune.
Récemment
reconstruite la gare est devenue une des visite incontournable de la ville.
Elle est très moderne, très vaste et s'étale sur plusieurs étages.
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la rectitude nipponne |
Dans la rue, nous remarquons tout de suite, le nombre de
touristes important, et particulièrement des italiens. L’hostel que nous avons
réservé se trouve à 2 rues de la gare, assez prés pour soulager notre dos des
kilos qui ne cessent de s’accumuler avec les souvenirs. On ne regrette pas
d’avoir réservé (malgré les taxes de paiement par CB) car c’est la cohue à l’accueil
qui ne cesse de relayer les backpackers vers d’autres hostels. On découvre des
chambres et une sdb très propres au diapason de la rigueur japonaise. Il n’y a
pas vraiment d’ambiance et les gens ne sont pas très ouverts mais bon..
On s’offre une balade nocturne pour prendre
quelques clichés de Kyoto, en particulier le quartier de la gare avec sa tour
illuminée. Le lendemain, nous devons chercher un autre hôtel car celui-ci est
complet mais on laisse quand même nos sacs pour la journée. Rémi et moi partons
visiter la ville chacun de notre côté comme ça chacun peut aller à son rythme
tout en suivant son propre itinéraire au gré de ses envies sans être parasité. En plus il n’y a pas plus
safe que le Japon. Au programme de la journée, visite des temples. D'abord,
direction le Daitoku-ji, immense complexe de temples (24 en tout). On est en
saison creuse et j'ai donc pu apprécier l'ambiance des lieux
historiques de Kyoto lorsque la foule est absente. Il n'y a pas à dire, que ce
soit les temples ou les jardins, il faut un minimum de calme pour pouvoir en
profiter.
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cimetière perché |
Je flâne un bon moment en ville, en me perdant dans les ruelles désertées.
Je retrouve ensuite Rémi à
la gare, et nous partons récupérer nos sac laissés à l’hostel en sachant que
tous les hostels sont pleins, donc ce soir la dernière option c’est le Karaoké/internet.
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victime de la mode
occidentale |
J’en profite pour checker mes mails et là
je découvre un mail d’un CSurfeur qui me propose de me joindre à un meeting CS
ce soir en ville. Je lui explique la situation et 2 minutes après, il me répond
qu’il peut nous héberger pour la nuit. C’est fou comme la vie peut offrir de
belles surprises, pour une fois que je n’envoie pas de requête, c’est quelqu’un
qui me contacte directement. Nous partons rejoindre Indie et les autres membres
de CS près de la rivière de Sanjo. Arrivés prés du lieu, un mec nous interpelle et vu la brève
description qu’il a fait de lui dans son mail, crane rasé, allure patibulaire,
d’apparence israélien et 2 tatouages en forme d’étoile, pas de doute, c’est
bien notre sauveur de la nuit.
Au départ nous étions 2 français, 2 espagnols, 1
israélien, 1 néerlandais, 2 japonais puis sont venus se joindre 1 coréen assez
comique. L’ambiance est tres internationale, nous partageons de bons moments
ensemble notamment avec un espagnol qui fait lui aussi un tour du monde de
quelques mois. Indie donne un ton plus sérieux en nous détaillant son calvaire
durant son service militaire en Israel qui l’avait transformé en vraie machine
de guerre. Il est très imprégné pas son expérience à l’armée et arrive à
fasciner le jeune hollandais qui reste sans voix. Pour lui, partir vivre à
l’étranger s’apparentait à une véritable thérapie. Nous passons donc une très
longue et bonne soirée, autour de quelques bières (très fortes), en bonne compagnie
le long de la rivière illuminée par les gratte-ciels éclairés de Kyoto. Les
japonais, eux, ne tenant pas l’alcool se sont lamentablement échoués sur la
rive. Vers 4h nous laissons les CSurfeurs et rentrons chez Indie qui habite
dans le nord à quelques stations de métro du centre ville, la japonaise qui
rentre dans la même direction est très marrante surtout lorsqu’elle dénigre le
schéma familial rétro du Japon où la femme doit rester à la maison à jouer la
parfaite. Yoco cadrait d’ailleurs parfaitement à ce genre de profil, on ne
pouvait pas lui reprocher de ne pas être une fée du logis. Nous arrivons dans
la maison d’Indie qu’il partage avec 2 autres colocs, une thaïlandaise et un
singapourien, c’est plutôt spacieux bien
que nous utilisons tout l’espace de sa chambre pour pouvoir dormir à 3. Le
lendemain nous partons visiter les derniers temples à voir, d’abord le
magnifique pavillon entièrement recouvert d’une couche de feuilles d’or
et c'est certainement l'un des lieux les plus visités de Kyoto.
En
tout cas il y avait une grosse affluence de touristes, et il faut vraiment se
pendre pour pouvoir prendre des photos sans personne dessus. On part ensuite
pour un lieu classé patrimoine mondial par l'UNESCO. Il est surtout connu pour
son jardin de pierres mais on croise le hollandais rencontré la veille qui nous
déconseille de nous y rendre vu le peu d’intérêt du lieu.
Dans le centre
ville où nous assistons à un petit spectacle bon enfant dans un parc où des
jeunes s’adonnent à chanter des tubes planétaires. On a même droit à la version
japonaise de « Champs Elysées » puis direction le grand parc du
palais royal, après l’avoir traversé dans toute sa longueur nous essayons en
vain de retrouver la maison d’Indie, on tournera dans le quartier où les
maisons sont des clones pendant un bon quart d’heure avant de finalement la
retrouver. Il est temps pour nous de se mettre à la recherche d’un hostel mais
Indie insiste pour que l’on reste malgré les concessions qu’il doit faire afin
pour partager sa chambre. Il est vraiment cool ce mec. Nous préparons le diner
ensemble, passons quelques heures à écouter et s’échanger de la bonne musique
puisqu’on a le même gout musicaux puis on finit la soirée en matant un film
devant lequel on aura bien du mal à garder les yeux ouverts. Les nuits ont été
courtes ces derniers jours alors rester en position horizontale devant un écran
sans fermer les yeux relève du challenge. Le lendemain, nous quittons Indie
avec plein de bons conseils pour notre prochaine destination, l’Inde.
Direction Nara toujours dans la région du Kansai
située à 1h en train au sud-est de Kyoto. Capitale du Japon jusqu'en 784, ville
chargée d'histoire et de temples bouddhistes inscrits au patrimoine mondial de
l'Unesco, c'est une ville à ne pas manquer malgré le nombre de touristes.
En arrivant à la gare, on galère un peu pour
trouver des consignes et coup de bol il reste un seul grand casier, on peut
enfin aller visiter les temples. Nous déjeunons dans un fast food japonais où
les burgers sont faits à base de riz compacté à la place de traditionnelles
tranches de pain, le tout garni de crevettes et céleris.
C’est très bon et bien plus fin et sain que
Mc Crado! Plus encore que son patrimoine culinaire, c'est la présence d'une
faune inattendue qui rend Nara célèbre. En effet dans Nara les cerfs se baladent
librement, non seulement dans les temples mais également dans les parcs et même
jusque dans les rues! Parfois les passants se font agresser surtout ceux qui
portent des Shika-sembei, les biscuits pour cerfs.
Les cerfs sont considérés
dans la religion shinto comme des animaux sacrés et protecteurs, messagers des
dieux. Un excellent exemple est le film « Princesse
Mononoke », où la divinité de la forêt apparaît sous les traits
d'un cerf. Apres une bonne journée à marcher péniblement sous la chaleur et à
enchainer les temples nous prenons un train pour Osaka.
Une fois arrivés
à Osaka, il faut traverser la gare dans toute sa longueur, épuisant. Alors que
nous arpentions les rues en quête d’un hostel, nous rencontrons par hasard 2 français
qui nous proposent de checker l’hostel où ils logent mais malheureusement il
est plein. Néanmoins, la gérante de l’hôtel se plie en 4 pour appeler toute une
liste d’hotels, finalement on aura papoter 2 bonnes heures avec nos
compatriotes très sympas. C’est plutôt marrant de rencontrer des frères et
sœurs voyageant ensemble, on s’est totalement retrouvés dans leur discours
surtout en évoquant les disputes quotidiennes ;-) Arrivés à l’hostel, on
peut enfin se reposer après cette longue journée. De plus le personnel est
adorable et nous offre une énorme part de pastèque en guise de dessert. Apres une
bonne nuit, on part flâner dans la ville, je m’arrête dans un mandarake
espérant enfin trouver des souvenirs d’enfance de mangas mais le magasin
regorge de filles à poils très exubérantes. Mais ou sont passés princesse Sarah
et les robinsons suisses? A croire que je suis restée fleur bleue.
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Qui veut des sabots de biche? |
On se balade
pas mal dans le jardin central très agréable.
Pause diner dans
un très bon resto «the new prince » puis dodo.
Le lendemain, le
ciel étant nettement plus dégagé, nous partons tôt acheter un Day Pass pour jouer
les bons touristes et parcourir les principales attractions de la ville.
Les cigales aux corps et aux cordes vocales géants
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On
commence par le Housing and living museum
qui exhibe de magnifiques maquettes de la ville à différentes époques. Il y a
même une reconstitution d’un village datant du Moyen-âge grandeur nature, dans
lequel on peut se promener en costume traditionnel à travers les vielles
maisons et boutiques traditionnelles japonaises. A l'époque où chez nous
c'était le moyen âge, ils avaient déjà une vie saine, propre et des maisons
ingénieuses. En plus, dans ce musée on peut toucher les objets. Le premier
étage est consacré aux vieux jouets que l’on peut tester, le fun! C'est le
musée que j'ai préféré et de loin.
On
enchaine avec le château d’Osaka dont l’architecture est vraiment très raffinée
ainsi que la vue aérienne depuis la terrasse, en revanche l’intérieur est
beaucoup moins intéressant à moins d’être féru d’histoire ancienne sur les
samouraïs. Je n’ai pas encore développé cet intérêt pour cette tradition.
Un petit train nous conduit
vers la mini-croisière sur la rivière Tombori aussi inclue dans le pass . Bon heureusement
que c’était court car l’animatrice japonaise à la voix de crécelle était
vraiment pathétique et la balade en bateau sans intérêt. En gros elle
plébiscitait tous les lieux de shopping à chaque fois que nous passions sous un
pont, le pire c’est quand elle nous a sorti «My English is very poor so I’m
going to sing for you », nooo pleaaase! Ah ouais, donc c’est comme ça qu’on
meuble au Japon, en poussant la chansonette.
Résultat des courses : une pure perte de temps qui nous a fait louper la
visite du musée des Sciences déjà fermé. Pas grave, on se rabat sur jardins
flottants, cette dénomination reste un mystère... Ca consiste en une tour de
120m où l’on peut admirer la vue sur Osaka à 360°, et observer des bâtiments au
design très moderne.. Dans le métro mes yeux ont été littéralement attirés par
une affiche placardée regroupant plusieurs de mes personnages de déssins animés
préférés (princesse Sarah, les Robinsons, etc..), on se doit d’aller faire un
tour à cet expo. La visite est assez courte, je m’attendais à mieux, je reste
un peu sur ma faim…
Et hop, re métro pour la visite de Neverland,
hommage à MJ à travers cette réplique du portail de la demeure du roi de la
pop.
Encore une fois, nous avons la
chance de balayer du regard la ville dans toute son étendue.
Pour clore notre visite, on saute dans
une cabine de la plus grande roue du Japon, là encore on a une vue panoramique sur
le centre de la ville avec le coucher de soleil. Modernité oblige, dans la
cabine il y a un socle/adaptateur pour ipod, trop forts ces japonais, on peut
apprécier la vue en écoutant sa playlist.
Allez on grimpe au sommet d’une dernière tour, celle de l’exposition universelle
pour une vue d’Osaka by night.
Finalement
on aura reluqué la ville sous toutes ses coutures et toutes ses lumières, le pass
a été bien rentabilisé. Éreintés par cette journée au pas de course, je dois
l’avouer, on s’offre un diner pantagruélique, on ressort ra-ssa-siés.
Le lendemain nous passons la journée à flâner
dans les rues avant de rejoindre l’aéroport où nous passerons la nuit, notre
vol vers Mumbai décolle tôt le lendemain. L'aéroport, construit récemment, se
situe sur une ile artificielle à quelques kilomètres d'Osaka. Rien que le pont
pour y accéder et la vue de l'aéroport sur l'eau vaut le détour. Nous prenons
notre dernier repas japonais et une dernière glacé au thé vert, snif, fini la
gastronomie japonaise qui aura ravi nos palais pendant 2 semaines. A minuit
l’aéroport se vide, il n’y a plus personne à part les gars de la sécurité,
j’avais encore jamais vu ça. On hésite avant de s’allonger sur les sièges (sans
séparation, c’est agréable !) mais on nous explique qu’il n’y a pas de
problèmes et qu’ils vont éteindre les lumières. Réveil violent à 5h30 par la
musique des haut-parleurs puis au moment d’enregistrer nos bagages, on nous
demande de remplir un document signalant que nos papiers sont irréguliers parce
que nous avons mis des tampons japonais sur la page du tampon d’entrée au
Japon, pfff. Bon j’avoue que ça fait pas super sérieux d’avoir des dessins
enfantins de chiens. Ouf, ça passe quand même. Voilà, il est temps de quitter
le pays du soleil levant dépaysant et exotique. Cette visite aura été très
instructive vis-à-vis de la religion au Japon et de l'ambiance qu'elle suscite.
Contrairement à l'atmosphère oppressante des églises d’Europe (pauvre homme
crucifié partout, tableaux et vitraux représentant les tourments subis en
enfer, orgue style Dracula, ...), les temples, qu'ils soient shinto ou
bouddhistes, ont tout pour mettre à l'aise et calmer l'esprit. Une mention
particulière pour les jardins zen qui sont le top du top du bien-être et de
l'agencement dans le bon goût. Réussir à susciter la paix de l'âme avec 15 gros
cailloux, il faut quand même le faire.
Cet aspect va de
pair avec la tolérance (ou plutôt l'indifférence) entre les deux grandes
religions. Indifférence qui fait que la plupart des Japonais sont à la fois
bouddhistes et shintoïstes, ou plutôt aucun des deux en réalité : si la
religion reste présente dans la culture japonaise, elle relève plus du folklore
et de la tradition que d'une réelle conviction. Les Japonais ne sont pas dupes
et s'adonnent à l'une et l'autre, comme s'il s'agissait de simples
superstitions. On utilise l'expression "croyant mais non
pratiquant" en Europe, ici ce serait plutôt le contraire : "pratiquant
mais pas croyant". Là encore, quand on a seulement connu les religions
monothéistes, ça dépayse pas mal. Au final on aura vu beaucoup de bâtiments,
mais peu parlé avec l'autochtone. C'est vraiment dommage, mais j'essaierais de
rattraper ça lors de ma prochaine visite dans la région. Prochaine étape
l’Inde!
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toujours admirative de la finesse de la reproduction au fimo |
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le genre d’attention
que j’affectionne |
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comme au pont des Arts |
1 commentaire:
J'ai l'impression que visiter le Japon est très crevant ! C'est amusant comme on voyage différemment d'un pays à l'autre, selon les avantages et contraintes. Là j'ai eu l'impression que vos points de repère étaient les consignes, et que vous aviez rarement un logement fixe. En tout cas j'ai la confirmation que c'est un pays superbe ... eh meeerde, un de plus sur la ma liste !!
Biz et bon retour chez nous ;-)
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